12 Mai 2019
Nous commençons notre tournée d'été avec l'Orchestre Philharmonique du Pays d'Aix dans 3 semaines. Au programme la magnifique symphonie n°2 de Schumann entourée de pièces de Mendelssohn et de Brahms. Robert Schumann, magicien, tellement génial et touchant, qui gagne vraiment à être écouté sans limites. Partageons ces moments. Nous vous attendons. C'est gratuit partout. A bientôt. JC
Pour Julie …
Ouverture La belle Mélusine (opus 32)
Symphonie n°2 (opus 61) en Do Majeur
Danses hongroises (extraits)
Robert Schumann écrit sa deuxième symphonie en 1845, il a donc trente-cinq ans. C’est déjà un artiste reconnu. Apparemment tout lui sourit. Il vit à Leipzig où son ami de toujours, Félix Mendelssohn, a créé avec grand succès sa première symphonie. Il a déjà écrit les œuvres majeures qui assureront sa notoriété. C’est aussi un remarquable écrivain, critique avisé doué d’une immense culture. Il est jeune marié, sa femme chérie Clara, est une grande pianiste dont la notoriété a depuis longtemps dépassé les frontières de l’Allemagne. Pourtant Leipzig lui préfèrera une autre personnalité pour prendre la suite de Mendelssohn à la tête du Gewandhaus, il doit aussi dans le même temps renoncer à écrire dans la revue de musicologie qu’il avait fondée et qui était devenue une référence absolue. Mais c’est surtout à cette époque que sa santé physique et psychique commence à se dégrader et lui poser de sérieux problèmes. Petit à petit il décline, s’isole, et s’installe dans cette profonde dépression plutôt mystérieuse qui le conduira à l’asile de Endenich pour y finir ses jours. Au milieu de ses terribles troubles par moments paroxystiques et douloureux, ses enfants, en tous cas certains, lui apportent cette insouciance que l’on retrouve souvent dans sa musique, lui permettant malgré tout de survivre. Julie ravissante petite fille, douée et attachante, si proche de son père par le caractère et la fragilité, arrivera dans la vie du compositeur à ce moment charnière qui l’a transporté de la lumière à l’ombre, lui faisant même penser un temps qu’une reconstruction positive était possible malgré les souffrances passées. La deuxième symphonie en Do majeur est le grand témoin de cet état post dépressif où l’espoir tente maladroitement d’endiguer la spirale autodestructive qui allait conduire ce magnifique génie romantique aux portes de la folie.